Je suis écrivaine, conteuse, pâtissière amatrice autodidacte et blablabla...
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Ce livre est une œuvre de fiction. Toute ressemblance avec des personnages qui auraient réellement existé serait totalement impossible.
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Un matin à l’aurore, j’entends taper à ma porte, quelle surprise quand j’ouvre, une fée avec de grands yeux bleus, se tient là, juste devant moi. Elle a des oreilles pointues et de magnifiques ailes bleues, nuancées de violet. Une fleur agrémente ses longs cheveux blonds vénitiens qui tombent en cascade sur ses reins et elle doit mesurer un mètre cinquante.
Alors que je la contemple sans comprendre ce qu’elle veut, elle me convie à la suivre. Nous voilà parties dans la forêt, il fait frais, des perles de rosée scintillantes brillent comme des diamants. Perchée en haut d’un grand chêne, une chouette solitaire me toise. Je commence à être anxieuse, mais où me mène cette créature ?
Nous marchons depuis un moment quant au détour d’un sentier, nous nous engageons dans une grotte. Alors que nous avançons dans le noir total, elle agite une baguette qui éclaire notre chemin.
Après s’être faufilées sous une grille d’entrée, érodée par le temps, nous cheminons vers un dédale de galeries souterraines. Je constate un passage escarpé et des barreaux tordus d’une porte mi-ouverte, témoin de la popularité du lieu. Nous nous enfonçons de plus en plus profondément dans la cavité, pour arriver dans un village qui s’étend à perte de vue où des fées vivent dans des huttes.
Mon regard se pose sur un champ de melon, tout est si beau, et ça sent si bon. Elle me demande d’en cueillir un et me donne un sac en tissus pour le ranger.
Mais où suis-je ? Elle me dit que nous sommes dans un inframonde et qu’elle vit là avec d’autres immortelles.
Je ne comprends pas comment la végétation peut-être aussi dense, alors qu’il n’y a ni soleil, ni ciel, juste des stalactites et des marques de calcite, sur les parois, un minéral d’un jaune beurré qui illumine faiblement cet endroit. Elle m’explique qu’ici tout pousse avec la magie et qu’en acceptant le challenge, de leur élaborer des gâteaux, je serais sacrée pâtissière du royaume des fées. En échange, ma tâche sera de ne jamais divulguer notre secret sous peine d’être banni de leur peuple. Je devrais également leur pâtisser des gourmandises qui devront toujours être saupoudrées de poudre de fée magique, si je devais oublier, le charme serait rompu, et je ne pourrais jamais plus transplanter dans leur monde enchanté.
Alors, qu’elle me ramène à l’orée du bois, elle m’invite à lui concocter une douceur et à la déposer en ce lieu sous peu.
Elle m’offre une boîte en bois, un grimoire en cuir vert sur lequel je devrais écrire mes recettes et me souffle son prénom, qui est Mélusine puis, elle disparaît en un battement d’ailes.
En rentrant chez moi, je me remémore mon aventure et je me dis ; he oui, les fées existent vraiment.
J’ouvre la boîte et je découvre un pot de miel d’aubépine, et des paillettes de toutes les couleurs, mais ne serait-ce pas de la poudre de fée magique ?
La nuit est tombée et la journée est passée très vite, épuisée, je m’endors.
Deux jours plus tard, je m’attelle dans ma cuisine, avec l’idée de leur préparer des biscuits moelleux fourrés à la confiture.
Je commence à écrire ma première recette sur mon grimoire.
Il me faut pour ma confiture de melon vanillé au miel cru d’aubépine.
500 g de chair de melon bien mûre
100 g de sucre
50 g de miel
Une gousse de vanille égrainée
100 g de jus de citron jaune ou vert ou 100 g de vinaigre de cidre
Zeste d’un citron jaune ou vert
100 g de sucre semoule mélangé à 7 g de pectine NH
Les mirettes du carillon.
Organisation : 20 min
Cuisson : 55 min
Sieste : 2 h
Je coupe le melon en deux, puis je retire les graines et je récupère la chair.
Je découpe des morceaux assez gros que je mets dans une casserole, à macérer avec 100 g de sucre durant deux heures, afin que le melon rende son jus.
Dans la casserole, j’ajoute le miel, la vanille, le jus de citron ou le vinaigre et le zeste. Je donne une ébullition, puis je baisse le feu et je fais mijoter quarante-cinq minutes. J’écrase à la fourchette quelques morceaux.
Je cuis de nouveau cinq minutes puis je verse le sucre et la pectine et je prolonge la cuisson de trente secondes. J’enlève la gousse de vanille ou pas.
Mise en pots.
J’ébouillante le pot à confiture, le couvercle inclus et j’essuie.
Je verse la confiture chaude dans le pot que je le ferme. Je le retourne et je laisse refroidir à température ambiante puis je le réserve au frais.
Si vous la trouvez trop épaisse, videz le pot dans la casserole et chauffez de nouveau en ajoutant de l’eau. À l’inverse, ajoutez de la pectine NH. La gélification varie selon la qualité du melon.
Je sens que ces coquines de fées vont adorer mes biscuits fourrés.
Ma récolte pour 6 enveloppes.
Les mirettes du carillon
Organisation : 15 min
Cuisson : 15 min à 29 min dans un four à 180 °C
Sieste : 30 minutes au frais
230 g de farine semi-complète biologique
1 pincée de sel
150 g de beurre doux, froid et coupé en dés
20 g de sucre vanillé
75 g d’eau froide
QS de confiture de melon
Un peu de lait et de sucre pour dorer
QS de confiture de melon
Dans un saladier, je mélange la farine, le sel, le sucre et le beurre jusqu’à l’obtention d’une texture sableuse.
Je verse l’eau froide en trois fois, en malaxant afin d’avoir une pâte homogène. Si la pâte colle, j’ajoute de la farine, si elle est trop dure, j’ajoute une pointe d’eau. Je filme au contact et je laisse reposer au réfrigérateur trente minutes.
J’étale la pâte sur trois millimètres d’épaisseur entre deux feuilles de papier sulfurisé en me servant de réglettes à niveler et je remets au frais vingt minutes. À l’aide d’une règle et d’un couteau à lame lisse, je découpe six pièces de 14 x 14 centimètres de côté. J’utilise les chutes de pâte pour faire six papillons avec un emporte-pièce de cinq centimètres.
Je préchauffe le four à 180 °C.
Je positionne la pâte devant moi tel un losange. Je garnis le centre d’une cuillère et demi à dessert de confiture de melon. J’humecte les bords des deux côtés du bas d’un peu d’eau, puis je rabats les pointes droites et gauches par-dessus la confiture comme pour une enveloppe, en les faisant se chevaucher au centre, avant de replier la pointe inférieure par-dessus. Je laisse la pointe supérieure ouverte. J’humidifie le papillon que je pose au centre. Je badigeonne de lait sucré et j’enfourne pendant 15 minutes à 20 minutes, ça varie selon les fours, la pâte doit être dorée.
Je laisse refroidir à température ambiante puis je saupoudre de sucre glace et de paillettes. Ensuite, je fais glisser en douceur les enveloppes sur un plateau.
Après avoir soigneusement rangé mes douceurs sur un plateau, je reprends le chemin de la forêt, comme la fée me l’a conseillé.
Alors que la nuit laisse tomber son voile étoilé, je pose mes gourmandises sur un tapis de fleurs, quand j’entends un bruit. Je vois deux yeux énormes juste devant moi, avec des dents acérées bien blanches et des oreilles courtes, légèrement arrondies. Je tremble de tout mon corps.
— Ouille, ouille, j’ai mal, Muriel, ouille, ouille, en mangeant des bonbons trop durs, je me suis cassé une quenotte, peux-tu me l’arracher.
— Tu ne vas pas m’avaler, si je regarde à l’intérieur de ta gueule et comment sais-tu mon prénom ?
— En ce lieu enchanté, tout se sait. Ouille, ouille, je souffre bien trop, ne t’inquiète pas, je ne te croquerais pas.
Monsieur le Loup ouvre son museau et au moment où je touche sa dent, une lumière éblouissante jaillit de mon index, sa dent se déchausse et je la glisse dans ma poche en guise de souvenir, il me remercie puis il se tire dare-dare.
Je me retourne et je constate que la fée est venue récupérer mes enveloppes biscuits, sans que je m’en rende compte, quelle coquine !
Je vis vraiment dans une forêt enchantée, où un animal parle, les fées hantent les bosquets et maintenant, je suis leur pâtissière, quelle journée extraordinaire, allez, il est l’heure de rentrer me coucher.
Bonne nuit, enfants et grands, n’allez jamais vous promener le soir dans le bois, des créatures féeriques pourraient s’y cacher.